VIE DU SYNDICAT

VIE DU SYNDICAT

CONCOURS LEPINE Expulsion d'un syndicaliste

 

EXPULSION D'UN SYNDICALISTE

 

Le 6 mai, 2015, un représentant syndical du SNAII-CGT s’est rendu à la foire de PARIS avec un billet payé par Internet.

La foire de PARIS semblait présenter, quelques intérêts, sans pour autant revêtir des aspects révolutionnaires, il a surtout l’avantage regrouper un nombre important d’entreprises commerciales.

Son intérêt s’était porté également vers le concours LÉPINE.

Il a  rencontré quelques inventeurs, qui semblaient être aussi intéressés par une évolution du droit des inventeurs, et distribué quelques documents, à certaines de ces personnes rencontrées, qui  trouvaient cette possibilité d’évolution positive.

 

Pour certains, il leur a indiqué, quelques possibilités de débouchés pour leurs inventions.

 

Mais après, un moment, une personne s’est présentée  mais sans indiquer sa qualité, en  demandant, qui il était.

 

Ce représentant syndical, lui a simplement indiqué, qu’il venait rencontrer des inventeurs étant justement légitiment concerné par  un mouvement associatif, et syndical.

Ce personnage  a sollicité un document, à savoir, un dépliant explicatif édité par la CGT, bien, que ce document n’ait pas l’objet une distribution systématique, sa demande ne semblait pas incongrue.

 

Après, il est parti avec ce dépliant, et est revenu quelques minutes après avec des vigiles du salon.

Ces vigiles ont invité le syndicaliste en m’encadrant à sortir du  salon, et l’ont accompagné jusqu’à la rue.

 

Bien évidemment, il a soigneusement évité tout comportement déplacé à l’égard du personnage, et de ces vigiles, Il aurait parfaitement inutile, de céder aux  les mécanismes de la provocation.

 

Il apparaissait ensuite, que la personne, qui avait sollicité l’intervention, était le Président du concours LEPINE.

 

Ayant demandé, quelques explications à ces deux vigiles, ils me répondaient, qu’ils pouvaient solliciter l’intervention de la  POLICE, cette extrémité n’avait aucune justification légale, et aurait fait perdre du temps.

Il faut rappeler, que seule la CGT a accepté de soutenir le SNAII, la CGT ne semble pas être la bienvenue au salon de la foire de Paris.

 

Ce personnage, qui a sollicité l’expulsion avait demandé un dépliant, il n’y avait aucune raison objective de refuser cette demande, mais, il avait obtenu l’exemplaire d’un dépliant  à montrer pour ̎ solliciter une expulsion ̎ .

 

Il n’y a pas lieu de porter de jugement, c’était simplement une manœuvre assez adroite.

L’expérience semble surtout démontrer que la liberté d’exercer une activité syndicale  n’est pas garantie dans tous les lieux du territoire, à terme.

 

En s’entretenant avec les exposants, le syndicaliste  n’avais commis aucun trouble.

Il aurait été plus simple, que ce monsieur demande de cesser de s’entretenir avec des inventeurs.

 

Il est  assurément plus judicieux de retirer des enseignements de cette affaire.

Cette affaire conduit à quelques interrogations, il est assez curieux, qu’une telle organisation, soit hostile à une organisation syndicale, qui a pour vocation d’aider les inventeurs indépendants.

 

Les petits inventeurs bien souvent aux capacités financières limitées sont trop souvent confrontés à des difficultés pour faire valoir leurs idées, et à ne pas être spoliés.

Par ailleurs, il semblerait, que ce soit un personnage puissant et influent.

 

Mais, si son organisation le reconduit à la tête de l’association, et ce concours, c’est de la responsabilité de ceux, qui votent pour l’élire et renouveler son mandat depuis plusieurs années.

Je n’irai ni accabler, ou critiquer ce personnage, qui a ses affaires à mener  et son influence à préserver.

 

Il a néanmoins en usant de son influence fait expulser un syndicaliste comme un malfaiteur fauteur de trouble. Mais, il tenait néanmoins, à ce que cet excès de pouvoir soit discret.

 

Le syndicaliste ne serait pas donné en spectacle en faisant un scandale, ce qui aurait contribué à nuire à un syndicat, et à une autre association.

Il apparaît le mépris du personnage une attitude, qui se constate souvent de la part de gens, qui n’ont, que l’influence, et la puissance, que leurs protecteurs daignent leur accorder.

 

Dans cette affaire, ce qui est important, ce n’est pas le pouvoir, et les méthodes de ce monsieur, mais l’intérêt des inventeurs en particulier, les inventeurs modestes, qui n’ont pas moyens démesurés, de fortune personnelle, ou de réseau pour trouver des débouchés à leurs créations.

 

 LES ORIGINES DU CONCOURS LÉPINE  

 

Ce concours a néanmoins une origine qui peut paraître surprenante à notre époque, surtout avec l’incident de mai 2015, ce qui ressemble fortement à une certaine intolérance des syndicats, et des libertés d’opinion.

 

Il a été créé en 1900, c’était en 1901 sous le nom "d'exposition des jouets et articles de Paris", qu’il  est devenu  « concours LÉPINE» dès 1902.

 

Les petits fabricants de jouets et d'articles de Paris, réputés internationalement pour leur qualité et leur inventivité, souffraient de la concurrence étrangère.

Ce qui était désigné comme  « artisanat en chambre » se concentrait  essentiellement dans le quartier du Temple et les fabricants indépendants vendaient à la sauvette différentes babioles, qu’ils avaient créé, et fabriqués dans les quartiers fréquentés de Paris, concurrençant les boutiquiers et provoquant l'intervention des agents de police.

 

C’était  Émile Laurent, adjoint du Préfet LÉPINE et secrétaire général de la préfecture de police alerté par les troubles à l'ordre public de ces petits fabricants.

 

Plutôt que de multiplier les rondes de police. 

Un concours-exposition de jouets et de bibelots pour mieux faire découvrir leur travail, est mis en place en 1901, ce qui permet de réglementer le commerce de rue.

 

Cet adjoint Émile Laurent a l'idée de faire bénéficier les concurrents d'une protection juridique de leur invention contre le plagiat, le dépôt de brevet gratuit fait affluer les inscriptions, déjà, le coût de la protection des créateurs étaient une préoccupation, que nous connaissons encore :

Suite à cette décision novatrice, 370 candidats se présentent pour la première édition le 23 novembre 1901 plus de 700 inventions dans le grand hall du tribunal de commerce.

 

L'exposition des jeux et jouets, quincaillerie, articles d'ameublement, de ménage, de sport, de mécanique, de T.S.F, de photographie, attire 125 000 personnes dont la femme du président de la république Émile Loubet.

À l'origine, un jury (élus municipaux, académiciens, scientifiques) distribue 50 médailles (or, vermeil, bronze) et récompense le premier prix de 7 000 francs en espèces l'inventeur d'un jeu de société, monsieur Challes.

 

Les années suivantes confirment ce succès.

Le concours LÉPINE et la société des petits fabricants et inventeurs français (SPFIF, devenue l'AIFF, association des inventeurs et fabricants français) constituent une association de loi 1901 le 8 décembre 1901.

 

La SPFIF devient l'organisatrice du concours dès 1902, le 21 avril 1912, elle est reconnue d'utilité publique.

Le concours se déroule même pendant la Première Guerre mondiale.

 

En 1917, il est organisé dans les salles du jeu de paume du jardin des Tuileries et en 1918 au Petit Palais de Paris.

L'AIFF à l’idée pour le concours prendre pour modèle une  foire tenue à Leipzig :

la foire de Paris accueille le concours en 1929, en 1936, le concours enregistre 650 000 entrées payantes.

 

En 1996, Gérard DOREY devient président du concours LÉPINE, et reste le président actuel, comme, je l’ai indiqué, s’il est réélu ainsi, que les autres membres du bureau, sont maintenus, c’est une décision, qui ne concerne les membres, et adhérents, qui le reconduisent.

 

En 2009, et seulement en 2009, les organisateurs ont mis en place une « Avenue des femmes » afin de promouvoir les inventions créées par des femmes.

L'objectif est de montrer que l'invention n'est pas qu'une prérogative masculine et d'inciter les femmes à déposer les brevets à leur nom et non à celui de leur mari.

 

Mais, ce concours LÉPINE de notre époque à 115 ans d’existence, s’est bien éloigné du principe de ses débuts.

Après, il est possible de s’interroger si ce concours LÉPINE a vraiment une utilité pour l’avenir d’un inventeur, mais ce ne sont, que des interrogations, et c’est aux inventeurs de trouver la réponse, qui pourrait leur convenir.

Ce concours a acquis son prestige avec le Préfet LEPINE, et la foire commerciale se tenant régulièrement à PARIS.

 

Mais sans aucun doute, cette expulsion démontre, la nécessité d’avoir un syndicat surtout pour les petits inventeurs indépendants, et démunis.

 

Nous retrouvons, une situation similaire, à celle, qui existait avec les fabricants indépendants, qui vendaient leurs différentes babioles, opposés aux boutiquiers, et qui avait conduit à la création de ce concours LÉPINE.

 

L’Histoire des luttes sociales dans le monde du travail a aussi démontré, que cette nécessité d’organisations syndicales a été difficile à faire admettre.

 

Les organisations syndicales restent souvent critiquées, à tort, ou à raison, beaucoup à notre époque actuelle ont oublié, ou simplement savent pas comment certains droits ont été acquis, et nombre de ces droit sont contestés, ou remis en cause.

 

Avec un syndicat d'inventeurs indépendants, c'est le droit de pouvoir inventer, créer et profiter du fruit de notre créativité, et de notre travail.

 

Même à notre époque, la nécessité des syndicats semble être de plus plus nécessaire, et c’est seulement après des conflits et des litiges, que de nombreuses personnes vont tout de même voir un syndicat pour rechercher un soutien, lorsque leurs droits ne sont plus respectés

.

Le monde de l’entreprise, et celui des inventeurs sont assez différents, mais nous trouvons toujours des similitudes,

surtout lorsque les rapports de force sont disproportionnés.

 

INVENTEUR RETRAITE

 


 

 

 



14/09/2015
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